La Métropole dévoile sa stratégie de développement économique à horizon 2030
Lors des Assises de l’Économie, le 17 novembre au Corum de Montpellier, cinq axes ont été détaillés, en présence de 600 décideurs du territoire.
Face aux bouleversements sociétaux, climatiques et économiques, « les entreprises doivent se transformer pour rester compétitives. Ce qui nous oblige, nous, collectivités, à changer nos paradigmes », insiste Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole, lors des Assises de l’Économie, le 17 novembre.
S’appuyant sur un diagnostic territorial réalisé par EY, la feuille de route de la Métropole, co-construite avec les partenaires économiques, déploie cinq axes majeurs :
- Une Métropole motrice des transitions qui vont guider la prochaine décennie
- Une Métropole rayonnante et innovante, soutien de ses filières stratégiques
- Une Métropole inclusive, au service de l’emploi durable et de qualité pour tous
- Une Métropole équilibrée, gage d’un territoire attractif et protecteur de la rareté
- Un axe transverse autour d'une approche collective et inter-erritoriale
S'agissant du développement des stratégies de filières, plusieurs d'entre elles ont été citées : la santé globale avec MedVallée, symbole de fertilisation croisée ; les énergies renouvelables ; les industries culturelles et créatives ; le numérique ; l'art de vivre avec notamment le Pôle Vins ; et le sport, filière en devenir.
L’emploi va être soutenu par des mesures concrètes, notamment avec : le BIC (Business and Innovation Centre) qui va accompagner des porteurs de projets du quartier de la Mosson ; la poursuite de la démarche Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée ; et aussi la mise en place d'une gouvernance locale France Travail ; entre autres.
Autres priorités de cette stratégie, les transitions, environnementale et sociale, au cœur des politiques métropolitaines avec, par exemple, la mise en place de la gratuité des transports en commun pour les habitants, le 21 décembre, une mesure phare, vecteur d’attractivité pour les entreprises elles-mêmes, dans leurs recrutements.
« Cet engagement se voit de l’extérieur, et est audacieux. Les territoires qui accélèreront leur engagement tireront leur impact du jeu », explique Michaël Delafosse.
« Nous souhaitons créer un écosystème où les entreprises transforment leurs activités pour minimiser leur impact environnemental, où la responsabilité sociétale est une valeur fondamentale », affirme Hind Emad, vice-présidente déléguée au développement économique et numérique.
Toutes les entreprises seront embarquées dans l’aventure. Sachant que les plus petites sont aussi les plus nombreuses : 81 % des entreprises du territoire emploient moins de 9 salariés.
Le rééquilibrage territorial est une autre boussole. « Il y a un paradoxe terrible : à Montpellier, nous gagnons chaque année des habitants, et Lodève, située à seulement 50 km, en perd », souligne Michaël Delafosse. Selon lui, le Zan (Zéro Artificialisation Nette) « pose certes un défi, mais doit être vu comme une opportunité. Avec notamment des projets de réinvestissement urbain pour des implantations d’entreprises ». Pour mieux répondre aux besoins de foncier économique, enjeu clé pour la création d’emplois, l’Agence de Développement et des Transitions, tout juste créée, regroupe ainsi 200 communes sur une grande aire urbaine d’un million d’habitants.
La mise en oeuvre de cette stratégie est un enjeu phare de cette deuxième partie de mandat. Elle se veut co-construite avec les acteurs économiques qui peuvent contribuer ICI. Des fiches actions, chacune dotée d’indicateurs d’atteinte d’objectifs, seront déclinées au cours du 1er trimestre 2024.
Les enjeux-clés sont « le passage à l’échelle des entreprises innovantes, pour que des startups nées ici grandissent aussi ici, et l’engagement de l’écosystème sur la voie des transitions, dont les piliers sont la biodiversité, l’économie circulaire et la décarbonation sont autant de défis qui ne pourront être relevés qu’avec une adhésion locale forte, et une évaluation continue de la démarche », conclut Hind Emad.
Des intervenants de qualité ont pu s’exprimer à cette occasion : Marc Lhermitte, partner EY ; Laura Carmouze, maître de conférence en sciences de gestion à Aix-Marseille Université ; Corinne Dos Santos, formatrice en transition écologique ; Jacques Godron, président de l'Institut des Hautes Études des Métropoles ; Hugo Alvarez, directeur de la prospective chez Atout France ; Matthias Navarro, co-fondateur et CEO de Redman, administrateur du Mouvement Impact France ; Emmanuel de la Masselière, urbaniste indépendant, spécialiste de la stratégie et du développement territorial et urbain ; Christèle Martinez, directrice du développement chez EDF et vice-présidente du Medef Hérault ; Marie-Thérèse Mercier, conseillère régionale.